mardi 27 décembre 2011

Et où sont les urines d'antan?


George Hendrik Breitner était un bon peintre hollandais du début du 20e siècle. Je ne connaissais pas ses photos que l'Institut Néerlandais expose ces jours-ci. Des photos de militaires m'ont frappé. Je les garderai pour une autre fois. Pour aujourd'hui j'ai mis la photo en haut de ce billet. Regardez à droite. Un homme est en train d'uriner contre le mur.


Voici une autre photo, prise quelques instants avant ou après. Le même homme regarde si on l'observe. Il veut peut être uriner dans le canal. Il se ravise et va vers le mur de l'immeuble pour y déposer une des plus belles commissions de l'histoire de l'art.

(jusqu'au 22 janvier à l'Institut Néerlandais.)

Une belle brochette



Histoire ancienne du Japon. J'avais d'abord découvert cela chez Hokusai qui en a fait un dessin. Puis l'histoire originale que voici: Asanoshin prend son vol et, après avoir parcouru dans les airs quatre ou cinq mille lieues, atteint un autre grand pays, appelé le pays des Poitrines Creuses. Ses habitants, hommes et femmes, tous sans exception, avaient un trou dans la poitrine. Même les personnages de qualité, dans leurs déplacements, ne faisaient point usage de palanquin ni d'autre véhicule: on leur passait une perche dans le trou pectoral, et on les transportait de la sorte sans qu'ils en ressentissent le moindre mal. A tous les coins des rues, on voyait des manants qui, perche en main, guettaient les passants. Dès qu'il en apercevaient un, ils criaient: "Perchier, perchier!" tout comme au Japon l'on crie: "Palanquinier, palanquinier!" Asanoshin aurait bien voulu lui aussi se faire véhiculer de la sorte; mais comment eût-il fait, lui qui n'avait pas de trou à la poitrine!
(Furai Sanjin, trad. Hubert Maës)

Travail terminé le 23 décembre

jeudi 15 décembre 2011

Sniper


Je voulais d'abord intituler ce travail "Franc tireur". C'est le mot traditionnel. Pourtant "Sniper" fait plus inquiétant. Cet homme n'est pas "franc", caché derrière une meurtrière. Il est d'autant plus dangereux. Voici le poème qui figure à droite:

Ils allument
des feux.
C'est
la guerre.

Plus rien
ne tient
en place.

Voilà
que volent
les pierres!

Mais
c'est
en plumes

que
doucement
elles

retombent
sur
la terre.

(travail terminé ce jour.)

samedi 10 décembre 2011

Enfermé


A l'exposition des dessins de Giorgio Vasari au Louvre j'avais découvert un beau portrait de vieillard. La scène est biblique: "Autour du trône je vis vingt-quatre trônes, et sur ces trônes vingt-quatre vieillards assis, revêtus de vêtements blancs, et sur leurs têtes des couronnes d'or. " (Apocalypse 4 : 4). Voici le dessin de Vasari:


De retour à la maison je pensais à cet homme dans sa niche. Le résultat est en haut de ce billet.


Il y a
des murs
et je les sens.
Ça pousse
vers moi
comme pour
me dire:
Tu es vivant
mais
t'es dedans.

(Travail terminé mercredi 7 décembre)

mercredi 30 novembre 2011

Le temps passe


Heather, Mimi, Bebe et Laurie. (dans cet ordre) 1975

A l'excellente exposition de la collection Olbricht (mémoires du futur) j'ai découvert les photos de Nicholas Nixon qui, depuis 1975, prend chaque année une photo des quatre sœurs Brown. Bien sûr on voit les années qui passent et les traits qui se creusent. Ce qui me frappe surtout cependant sont les regards apeurés comme si c'est le photographe qui sonne l'heure.


1985


Mais est ce que ce n'est pas exactement le rôle de l'artiste d'être celui qui consigne le temps qui passe?

(jusqu'au 15 janvier à la Maison Rouge )

Plein à craquer


L'installation des Frères Chapuisat remplit tout l'étage du Centre culturel suisse. On a envie d'entrer dedans. Impossible. On peut faire un pas ou deux, pas plus. On voudrait marcher autour. Impossible. C'est une œuvre impénétrable. Du coup on est fasciné. Ce n'est pas le chaos. Loin de là. C'est un ordre étrange.
(jusqu'au 18 décembre au Centre culturel suisse dans le Marais.)

lundi 28 novembre 2011

La fosse


Pour accompagner un poème d'Antonin Artaud:

Le mauvais Rêveur

Mes rêves sont avant tout une liqueur, une sorte d'eau de nausée où je plonge et qui coule de sanglants micas. Ni dans la vie de mes rêves, ni dans la vie de ma vie je n'atteins à la hauteur de certaines images, je ne m'installe dans ma continuité. Tous mes rêves sont sans issue, sans château fort, sans plan de ville. Un vrai remugle de membres coupés.
Je suis, d'ailleurs, trop renseigné sur ma pensée pour que rien de ce qui s'y passe m'intéresse: je ne demande qu'une chose, c'est qu'on m'enferme définitivement dans ma pensée.
Et quant à l'apparence physique de mes rêves, je vous l'ai dit: une liqueur.

(travail terminée ce jour.)

dimanche 20 novembre 2011

Funambule


Ainsi parlait Zarathoustra de Friedrich Nietsche ouvre sur l'histoire d'un funambule: "Ce qu'il y a de grand dans l'homme, c'est qu'il est un pont et non un but : ce que l'on peut aimer en l'homme, c'est qu'il est un passage et un déclin.
J'aime ceux qui ne savent vivre autrement que pour disparaître, car ils passent au delà."

Que c'est bien dit! Le funambule, bien sûr, tomba de sa corde, devant le sage:

"Zarathoustra cependant ne bougea pas et ce fut juste à côté de lui que tomba le corps, déchiré et brisé, mais vivant encore. Au bout d'un certain temps la conscience revint au blessé, et il vit Zarathoustra, agenouillé auprès de lui :
"Que fais-tu là, dit-il enfin, je savais depuis longtemps que le diable me mettrait le pied en travers.
Maintenant il me traîne en enfer : veux-tu l'en empêcher ?"
"Sur mon honneur, ami, répondit Zarathoustra, tout ce dont tu parles n'existe pas : il n'y a ni diable, ni enfer. Ton âme sera morte, plus vite encore que ton corps : ne crains donc plus rien !"
L'homme leva les yeux avec défiance. "Si tu dis vrai, répondit-il ensuite, je ne perds rien en perdant la vie. Je ne suis guère plus qu'une bête qu'on a fait danser avec des coups et de maigres nourritures."
"Non pas, dit Zarathoustra, tu as fait du danger ton métier, il n'y a là rien de méprisable. Maintenant ton métier te fait périr : c'est pourquoi je vais t'enterrer de mes mains."
Quand Zarathoustra eut dit cela, le moribond ne répondit plus ; mais il remua la main, comme s'il cherchait la main de Zarathoustra pour le remercier."

(Travail terminé ce jour.)

jeudi 17 novembre 2011

J'écris ton nom



A l'exposition de Paul Klee à la Cité de la Musique on tente de nous faire comprendre que l’œuvre de Klee est indissociable de la musique. Affirmation discutable, mais enfin, c'est le Cité de la Musique qui organise donc ils ont le droit de prendre quelques libertés. On a soin en revanche de refuser le casque proposé à l'entrée car on vient pour voir et non pas pour écouter. Un regard clair est à ce prix. J'ai beaucoup aimé les dessins assez peu en accord avec l'image précis, un peu maniaque qu'on a de Klee en regardant ses tableaux. Un trait libre,direct, humoristique. Au dessus de ces mots j'ai mis cependant un autre travail. La veille j'avais vu au Centre Pompidou la superbe exposition des Logogrammes de Christian Dotremont. Les œuvres prêtées par le peintre Pierre Alechinski surtout sont magnifiques. Voilà: deux artistes qui écrivent en dessinant, ou qui dessinent en écrivant. Exposés en même temps dans la même ville.



(Paul Klee Polyphonies jusqu'au 15 janvier 2012, Christian Dotremont au Centre Pompidou jusqu'au 2 janvier 2012)

lundi 14 novembre 2011

*** (vaut le voyage)


Voilà une attraction qui réunit toute la famille, qui ravit les enfants, qui attire la foule. La preuve qui l'art contemporain n'est pas réservé à l'élite. Pourtant l'installation in-perceptions au 104 ne me plait pas. Cette tendance d'en mettre plein la vue, comme ce machin d'Ashish Kapoor au Grand Palais au printemps dernier, ne me convient pas. Comme Disneyland à Marne la Vallée ne me convient pas non plus. Je ne sais toujours pas très bien à quoi doit servir l'art (depuis le temps ça devient désespéré!)mais je sens que ce n'est pas aux artistes de prendre la place des parc d'attractions et autres Foires du Trône.

(Jusqu'au 09 décembre 2011 au 104, mais rien ne presse.)

lundi 7 novembre 2011

Tête Art


Les têtards, cela fait penser à "tête art". Pour dire que c'est cérébral comme démarche. Pour accompagner un poème de Tristan Corbière dans "Les Amours Jaunes", poète breton et maudit (tautologie?):

Le Crapaud

Un chant dans une nuit sans air...
La lune plaque en métal clair
Les découpures du vert sombre.

...Un chant; comme un écho, tout vif
Enterré, là, sous le massif...
-Ca se tait: Viens, c'est là, dans l'ombre...

-Un crapaud! - Pourquoi cette peur,
Près de moi, ton soldat fidèle!
Vois-le, poète tondu, sans aile,
Rossignol de la boue... -Horreur! -

...Il chante. -Horreur! - Horreur pourquoi?
Vois-tu pas son oeil de lumière...
Non: il s'en va, froid, sous la pierre.
.........................................
Bonsoir -ce crapaud-là, c'est moi.
(ce soir, 20 juillet)

(Travail terminé, pour ce qui est de l'image, le 4 novembre de cette année)

dimanche 6 novembre 2011

Laissez passer


Georges Manos, l’Ambassadeur de Grèce à Vienne, a dépensé sa fortune, qui était vaste, en achetant de l'art japonais. Nous sommes à la fin du 19e siècle et Manos, qui n'était pas voyageur, trouvait à Paris des pièces d'une grande qualité. A sa mort il légua sa collection à l'état grec pour faire un musée de l'Art asiatique sur l'île de Corfou. Voilà une belle histoire qui montre que bien dépenser de l'argent est aussi un art.
Une partie de sa collection est exposée à Paris à la Maison de la Culture de Japon à Paris. Deux images, (pas de trace sur le net, d'où ces croquis) m'ont intrigué. Sur une gravure d'Utagawa Toyokuni on voit le héros qui tient dans la bouche un laissez-passer avant de foncer sur l'ennemi. Comment résister à une telle attaque?


La gravure de Torri Kiyonaga fait partie d'une série intitulée: Préceptes Moraux. Il s'agît ici de la Rumeur. On voit une femme qui repend des rumeurs et qui consigne des calomnies dans une lettre. Voici des images étranges où il s'agît de démontrer la logique interne.

(jusqu'au samedi 17 décembre 2011 à la Maison du Japon à Paris)

mardi 1 novembre 2011

Oubli


Des cendres récupérés dans le poêle, mélangés à l'encre de Chine. C'est l'automne. Dans la série des maladies voici la maladie d'Alzheimer. Pour accompagner un poème de Sylvia Plath.



The Manor Garden

The fountains are dry and the roses over.
Incense of death. Your day approaches.
The pears fatten like little buddhas.
A blue mist is dragging the lake.

You move through the era of fishes,
The smug centuroies of the pig -
Head, toe and finger
Come clear of the shadow. History

Nourishes these broken flutings,
These crowns of acanthus,
And the crow settles her garments.
You inherit white heather, a bee's wing.

Two suicides, the family wolves,
Hours of blackness. Some hard stars
Already yellow the heavens.
The spider on its own string

Crosses the lake. The worms
Quit their usual habitations.
The small birds converge, converge
With their gifts to a difficult burning.

(dans le recueil: The Colossus)

lundi 31 octobre 2011

Le coeur bien accroché


Le visiteur de l'exposition de Diane Arbus au Jeu de Paume est prévenu de toutes parts que les images sont déprimantes, difficile à soutenir. On y entre avec entrain, on en sont défait. En vérité il n'en est rien. J'étais énervé en entrant, rassuré en sortant. Diane Arbus n'a en réalité jamais cherché à photographier des gens désaxés. A bien les regarder, tous ces gens sont d'une parfaite normalité. Le drame est simplement que les autres ont du mal a voir cela. J'avais parfois l'impression de regarder des images de martyrs, des gens prêts à souffrir pour leur foi.
Autre reproche pas du tout justifié: l'absence d'explications à côté des photos. Le visiteur se trouve face à l’œuvre, sans intermédiaire. Rien ne perturbe ce lien indispensable entre l'artiste et le spectateur. Voilà ce qui change des expositions parasitées par des gadgets de toutes sortes. Tenez: l'exposition de Henri Edmond Cross au Musée Marmottan où l'on propose des applications pour téléphone portable avec comme résultat que les spectateurs contemplent leur téléphone au lieu de regarder les tableaux. Enfin, voir une exposition, c'est voir la vie.
(jusqu'au 05 février 2012 au Jeu de Paume à Paris)

vendredi 28 octobre 2011

Kadhafi, suite et fin


J'avais, il y a quelques mois déjà, fait un travail intitulé: "Le Colonel Kadhafi dans son bunker". La suite: "Le Colonel Kadhafi dans sa tombe" s'imposait. Voici le chapitre Kadhafi terminé. N'oublions pas que les deux panneaux font partie de la série: "Criminels célèbres".
Pour accompagner un poème de Paul Verlaine issu des "Romances sans paroles":

De la douceur, de la douceur, de la douceur. (Inconnu)

Il faut, voyez-vous, nous pardonner des choses:
De cette façon nous serons bien heureuses
Et si notre vie a des instants moroses,
Du moins nous serons, n'est-ce pas? deux pleureuses.

O que nous mêlions, âmes sœurs que nous sommes,
A nos vœux confus la douceur puérile
De cheminer loin des femmes et des hommes,
Dans le frais oubli de ce qui nous exile!

Soyons deux enfants, soyons deux jeunes filles
Éprises de rien et de tout étonnées
Qui s'en vont pâlir sous les chastes charmilles
Sans même savoir qu'elles sont pardonnées.

Travail terminé ce jour.

jeudi 27 octobre 2011

Douteux


Voici une image très directement inspirée des doubles masques vus à l'exposition au Musée Dapper (voir plus haut). Cela me faisait penser à une phrase de Samuel Beckett,dite lors d'un spectacle mis en scène en Allemagne: Wo est zwei gibt gibt es Zweifel (A deux on doute). Pour accompagner un poème d'Alain Bosquet:

Deuxième Testament

En moi, c'est la guerre civile.
Mon oranger n'aime pas mes genoux;
Ma cascade se plaint de mon squelette;
Je dois choisir entre mon cœur
et ma valise où ronfle une île poignardée,
mon manuel d'histoire
et ma tête remplie
de souvenirs perdus.
Verbe à muqueuses!
Objet qui se voudrait humain!
En moi c'est la guerre civile.

Achetez mes soupirs.
Prenez mes doutes.
Je vous donne un cornet de grimaces?
Quand j'aurais tout vendu,
j'irai renaître loin de moi,
entre une mangue fraîche,
un baiser très félin,
quelques objets sans nom.
Achetez mes espoirs.
Prenez mes certitudes!

Je vous donne un cornet de sourires?
Je suis le marchand des quatre raisons.

(Travail terminé le 20 octobre)

mercredi 19 octobre 2011

Une belle plume


Henri Michaux est un de mes héros: peintre et poète. Aucune compromission avec les autorités de tout poil. Peindre et écrire. Cela remplit une vie. Et pas de chutes non plus! Rien de quelconque. Tout est réfléchi. Lisez "un barbare en Asie", livre indispensable pour tout voyageur en Orient. Une œuvre rare aussi. Quel musée a organisé une exposition des tableaux et dessins de Michaux? Quel éditeur a présenté l’œuvre complète? On se contente donc de ce qu'on trouve. Une exposition petite mais belle à la Galerie Patrice Trigano, jusqu'au 29 octobre prochain.


Et puis, avant de rentrer à la maison, on passera chez Gibert pour acheter quelques recueils de poésie. Satisfaction garantie.

(Galerie Patrice Trigano, 4 rue des Beaux Arts, Paris 6e)

lundi 17 octobre 2011

A deux on doute

Nouvelle exposition au Musée Dapper: les liens entre masques d'Afrique et masques de carnaval aux Antilles. Les liens historiques sont évidents même si les œuvres exposées (l'Afrique en bas, les Antilles à l'étage)ne se font pas écho de façon éclatante. On visite deux expositions et, du coup, l'impression que me font les expositions du Musée Dapper depuis quelques années: belles pièces mais une conception tirée par les cheveux, revient une fois de plus. Les femmes dans l'art africain, les animaux, les hommes. Si l'objectif est de démontrer que l'art africain est riche, c'est réussi. Mais enfin, on peut demander plus d'unité dans la présentation.
Les pièces donc sont belles, très belles. Deux masques africains m'ont intrigué. On y voit des doubles, deux visages portés par une seule personne.


Je me souviens d'une phrase de Samuel Beckett: "Là où on est deux on doute" Qu'est ce qu'on ressent quand on porte un masque avec deux visages? On est quelque part entre les deux. Position étrange mais sans doute riche d'enseignements. L'autre masque ne figure pas dans le prospectus, d'où ce croquis fait sur place:


(Mascarades et Carnavals, jusqu'au 15 juillet 2012. Ça laisse le temps!)

mercredi 12 octobre 2011

La boue rouge


Il y a un an exactement une coulée de déchets toxiques couvrait le village de Kolontar en Hongrie. Aujourd'hui la boue est dans des champs à côté du Danube. Avec les prochains débordements du fleuve tout repartira.


Une lumière
rouge
aveugle les gens.

C'est à devenir
dingue!
On est pris!

Personne ne sait
où aller,
où semer.

C'est descendre
ce fleuve
ou se perdre.

(Travail terminé le 10 octobre)

mardi 11 octobre 2011

Sarodiyas


Voilà: une nouvelle série qui présente des joueurs de sarod. Fidèle à l'esprit des autres séries il s'agira d'artistes moins connus, peu enregistrés. Pour commencer une cassette de Pradeep Kumar Barot, disciple de la légendaire Annapurna Devi, fille d'Allaudhin Khan qui vit recluse à Bombay depuis des décennies.


Les ragas sont Bhatiyar et Puria Kalyan



Rakesh Prasanna, membre de la célèbre famille des Prasanna, surtout connue pour les joueurs de flute Bhola Nath et Rajendra Prasanna. Les ragas sont Bilaskhani Todi et Puria Kalyan. Pas de détails quant au joueur de tabla.

http://www.mediafire.com/?lknys9hy1rfjk




Je ne comprend pas bien pourquoi Brij Narayan, fils ainé du maître de sarangi Ram Narayan n'a jamais vraiment percé parmi les sarodiyas de sa génération. Je me souviens l'avoir vu dans les années 80. Tout le monde lui prédisait un grand avenir. Je réécoute ces enregistrements aujourd'hui et je me dis qu'il s'agît là d'un grand. Enfin. Il est loin d'être le seul dans ce cas. Voici deux enregistrements de l'époque: raag Bairagi avec Anindo Chatterjee au tabla et raag Shankra avec Suresh Talwalkar

http://www.mediafire.com/?j6lq755d65qkk


Sharif Hussain est un musicien du Pakistan dont je ne connais que la cassette qui suit. Pas de photo nulle part sur le net. Je reproduis l'illustration de la cassette. Un enregistrement live édité par Lok Virsa. Sur la face a les ragas Pilu et Pahadi, sur la face b les ragas Tilak Kamod et Kirwani.

http://www.mediafire.com/?uzt2aof867um0


Un enregistrement en concert de Mukesh Sharma, joueur de sarod de Lucknow, Paris, 2002, Sudhir Pandey au tabla, raga Kaushi Kanada

http://www.mediafire.com/?kbw42s6v4h18s


Sunil Mukherjee vit à Delhi. Il a peu joué en dehors de cette ville. Voici une cassette assez rare de 1992. Pas de détails quant au joueur de tabla. Les ragas sont Bageshri, Bhairavi et un "light mélody"

http://www.mediafire.com/?1czwccj61ggc9


On disait grand bien de Zarin Daruwala il y a vingt ans. Elle a un style bien à elle. On n'entends plus beaucoup son nom aujourd'hui. Une cassette de 1990 avec les ragas Malkauns, Kafi, Bhairavi et raagsagar.

http://www.mediafire.com/?c3ylcg50cudzz


Sharan Rani Backliwal nee Mathur (1929 –2008)est venue plusieurs fois en France. Elle y a enregistré un disque pour Vogue avec les ragas Yaman Kalyan et Bhairavi. Je préfère proposer ici un enregistrement en concert au Centre Mandapa à Paris 14-05-89. Shankar Ghosh est au tabla. Le raga est Kirwani. Ce n'est pas le concert du siècle. Le tabla est trop envahissant à mon goût. Mais enfin vous ne trouverez ceci nulle part ailleurs!

http://www.mediafire.com/?t0rknr2xjx50hc0



On ne sait pas grand chose de Nandalal Ghosh. Sur l'excellent blog Debloque-Notes (http://sarod.free.fr/?p=3828) on trouve plusieurs morceaux ainsi que la photo ci-dessus. Voici un enregistrement de la radio indienne (AIR). Le raga est Yamani Bilawal. Le joueur de tabla n'est pas connu.

http://www.mediafire.com/?z2n7281j3lv3mm2


Jotin Bhattacharya fut un des disciples de Allaudhin Khan. Il fut même l'auteur d'une biographie de son maître. En tant que soliste il n'a jamais vraiment réussi à faire une vraie carrière. Il s'agît pourtant d'un musicien d'une grande finesse. Un des rares enregistrements publiés fut un 33t édité en France. A cette même époque (début des années 80) il a donnée un concert en région parisienne. Attention c'est rare! Les ragas sont Yaman Kalyan et Bhairavi (avec d'autres ragas). Le joueur de tabla est sans doute Shyamal Maitra.

http://www.mediafire.com/?nn0wojdgigs3v


Alok et Abhisek Lahiri. Certains préfèrent le père, d'autres le fils. Voici les deux en concert au Musée Guimet à Paris, 17 juin 2005:

http://www.mediafire.com/?xx32y7wnvx493




Partho Sarathy est, pour moi, un des sarodiyas le plus intéressant de sa génération. Chaque fois quand je l'ai vu en concert j'étais frappé par la richesse de son interprétation. Le voici en concert à Radio France, le 22 janvier 2005. Prabu Edouard est au tabla.

http://www.mediafire.com/?fgzffg9ryqk597k


Narendranath Dhar vient de Lucknow et fut le disciple de Pandit Radhika Mohan Maitra. L'enregistrement qui suit, raag Todi, est de provenance inconnue. S'il s'agît d'un enregistrement protégé par copyright je l'enlèverai aussitôt.

http://www.mediafire.com/?2f9w5as69wnudy6


Tejendra Majumdar est pour moi le joueur de sarod le plus grand d'aujourd'hui. Sa discographie est importante. Si vous avez l'occasion de le voir en concert n'hésitez pas une seconde. Voici un concert à Paris en 2001. Samar Saha est au tabla. Le raga est Shyam Kalyan.

http://www.mediafire.com/?wud2lo7gg6as3m4

lundi 10 octobre 2011

La Chute


Le 24 septembre dernier un satellite de la Nasa est retombé sur la terre, dans l'Océan Pacifique pour être précis. Personne ne l'a vu tomber ce qui est heureux car les morceaux étaient grands et pointus. Je l'ai imaginé comme un grand couteau. On l'a échappé belle!

(Travail terminé le 3 octobre dernier.)

mardi 4 octobre 2011

Musique du Tadjikistan


Un concert à l'Auditorium des Halles, en face de la discothèque, une salle qui n'existe plus depuis longtemps. Les grandes vedettes de la musique tadjik étaient là: Goltchereh, Dowlatmand, Pirnazar Haghnazarov et Nourollah Baratov, le joueur de tablak. Du chant épique et des poèmes persans. Un concert du 31 mars 1990, enregistré dans la salle.

http://www.mediafire.com/?k8n4zq8ak637k

lundi 3 octobre 2011

Edvard Munch et la neige éternelle


Il n'est jamais difficile de trouver un tableau mauvais. Le plus souvent cela saute aux yeux (même si d'autres gens ne le voient pas). On peut alors se moquer, rire, se détourner. Il y a énormément de choses à faire. La bonne peinture en revanche n'invite à aucune réaction. On reste bouche bée, incapable même de dire pourquoi c'est aussi bien. Juste ce sentiment de "c'est ça", c'est comme ça qu'un tableau doit être.
Le génie donc. Mot souvent assez ridicule. Pas pour Edvard Munch. Regardez comment le faîte des arbres ondule pour laisser apparaître au point de fuite une forme vaguement vaginale. Les deux chapeaux en forme de champignon au premier plan qui avancent.
Et puis la neige. Pas du tout blanc. Munch est norvégien. La neige en hiver c'est la seule source de lumière. Tout est gris dans le ciel. C'est la neige qui rend le paysage visible dans la nuit.


Puis quelle carrière! Aucun temps mort. Pas de concept décliné à l'infini pour cacher une inspiration déclinante. Non, une mise en cause permanente. Jusqu'au bout. Voilà l'exposition qu'il ne faut pas rater. Laissez tomber le reste.
(jusqu'au 9 janvier 2012 au Centre Pompidou à Paris)

lundi 26 septembre 2011

Not Vital et les sommets


La Galérie Thaddaeus Ropac à Paris montre ces jours-ci les sculptures de l'artiste suisse Not Vital. Passons le pseudonyme. L'art est vital, l'artiste ne l'est pas forcément. Un séjour en Chine, passage obligé de nos jours, et le savoir faire des artisans chinois, ont donné jour à une série d’œuvres en acier et en charbon. J'ai été interloqué par ce morceau de charbon que l'on voit en haut. Je pensais aux pierres remarquables qui ornaient les cabinets des lettrés. Des pierres présentées sur des socles, faits sur mesure. Un exemple:


Voilà: il s'agît de regarder longtemps, de s'approprier l'objet pour qu'il devienne autre et qu'il prenne sens. C'est un peu long. Il ne faut pas être pressé. Sinon, on ne fait que déplacer des cailloux d'un endroit à un autre. Non, il faut souffler longtemps pour que les objets finissent par avoir un âme. C'est cela qui fait que l'art est vital.